Monaco Radio


Les origines de MONACO RADIO, station radio maritime cÔtière VHF (indicatif 3AF) et HF (indicatif 3AC)
(d’après des recherches personnelles, les témoignages d’anciens opérateurs, les documents et photographies fournis notamment par Robert Drogoul (F5UL) et Henri Goretta (F6EYX)

Par Claude PASSET ©

Dans le n° 9 de la revue électronique HAM MAG dédiée au radioamateurisme et à tout ce qui concerne les radiocommunications, Fred, F5OZK, a consacré 4 pages à Monaco Radio (p. 4-7), traitant de la période la plus récente de la station radio maritime monégasque.,depuis sa reprise par la société NAYA. L’auteur rappelait bien évidemment la création de la station en 1967, sans toutefois citer le nom de son créateur, en l’occurrence notre ami radioamateur Jean Jaquenoud, 3A2BF. De plus, de nombreux radioamateurs monégasques et français participèrent à cette entreprise et à son développement.
Il fallait donc écrire l’histoire de Monaco Radio depuis ses origines. Voilà qui est fait.
Ma formation d’historien et ma qualité de radioamateur me prédisposaient à le faire.
La connaissance personnelle des anciens opérateurs radio m’a permis de constituer un dossier bien étoffé et sûr grâce à leurs témoignages, leurs photos et documents.







 « Ici Monaco Radio... 3AF ... 3AC » (audio)


L’idée de la création d’une station radiomaritime côtière remonte aux années 56-60 lorsque le prince Rainier III partait en croisière sur son yacht le Deo Juvante. Voulant rester en contact avec le palais et les services de l’Etat, il demanda la mise en place d’un réseau privé radio. Il fit appel aux services français qui déléguèrent un fonctionnaire relevant du Ministère de l'Intérieur, en l'occurrence un radioamateur Ben Barka F5IH. Ben se rendit au Mont-Agel, près de la résidence privée du prince avec un shelter SCR399, remorque groupe électrogène, verticales, etc. Les essais furent concluants. Robert, 3A2CK, patron de la société de radioélectricité SADI RICHARD - fournisseur bréveté du prince,  et Henky, 3A2AH, furent chargés de monter cette station à partir d’émetteurs récepteurs US (Série des BC ). Mais le prince était allergique au antennes (il fit d’ailleurs câbler le réseau télévision de Monaco dans les années 1990 pour supprimer toutes les antennes des toits de Monaco). Nos deux techiciens montaient alors une antenne doublet taillée pour les fréquences de travail HF au Mont-Agel, dans la résidence privée du souverain, à Roc Agel…. Mais les antennes étaient couchées au sol, et de ce fait invisibles. Les essais montrèrent que les communications entre Roc Agel et le bateau Deo Juvante dans le port de Monaco étaient possibles, s’agissant d’un trafic à vue… Lorsque le bateau quittait les eaux territoriales et disparaissait à l’horizon, l’antenne était relevée à bonne hauteur et le trafic s’effectuait sans encombre avec de bons signaux. Dès que le bateau regagnait Monaco, l’antenne était déposée au sol et devenait invisible. Le prince était satisfait. Pas d’antenne visible…enfin. Une idée vint alors à l’esprit du prince : avoir une station radiomaritime qui non seulement pourrait lui servir lors de ses croisières, mais aussi assurer le rayonnement (sans jeu de mots) de la principauté et manifester sa souveraineté et son indépendance.
L’idée était novatrice. On essaya de l’en dissuader. Rien n’y fit. Le prince l’avait décidé. On créerait une station radiomaritime monégasque. Elle vit le jour en 1967 par Ordonnance Souveraine.
Jean Jaquenoud, 3A2BF, travaillait alors aux Services Fiscaux. Sa qualité de radioamateur et ses compétences en radioélectricité le firent muter à l’Office Monégasque des Téléphones, alors société d’Etat. Il fut nommé responsable de Monaco Radio et chargé de sa mise en exploitation.
Jean s’adjoignit les services d’un autre radioamateur très bon technicien, Robert Bentele F3BP, et ceux d’un ancien radio de la marine marchande, Gérard Labesse. D’autres techniciens et radioamateurs renforcèrent l’équipe initiale, notamment André Bertholier 3A2DW, Robert Drogoul F5UL, Henri Goretta F6EYX, Jacques NOTO (F6…).

reperes chronologiques

1967. Création de la station Monaco radio, uniquement en VHF, sur la terrasse du Musée Océanographique à Monaco-Ville (Le Rocher, A Roca). Indicatif 3AF. Matériel de fabrication française Thomson C.S.F. Au début de l’exploitation de la station, il y avait trois opérateurs  (Jean Jaquenoud 3A2BF, Gérard Labesse, ancien radio de 2ème classe de la marine marchande, et Robert Bentele F3BP).







 Station sur la terrasse du Musée Océanographique (Coll. F6EYX)




Station du Musée. Antennes VHF (Coll. F6EYX)




Robert Bentele F3BP et Jean Jaquenoud 3A2BF (debout) à la station VHF du Musée  
(Coll. F6EYX)



Poste de travail VHF pour deux opérateurs (Coll. F6EYX)




Henri Goretta F6EYX au poste de travail VHF pour deux opérateurs (Coll. F6EYX)




Opérateurs de Monaco Radio (Station du Musée) en 1970. En arrière plan : Robert Drogoul F5UL et Michel Albin. Second rang : Gerard Labesse, Jacques Noto F6 ?, Henri Goretta F6EYX, André Bertholier 3A2DW  et à droite X. Troisième rang : Robert Bentele F3BP, Trucchi, et devant eux : Robert Tracchino et Henri Bauvais . (Coll. F6EYX)



1974. Mise en service de 4 émetteurs-récepteurs MOTOROLA VHF pilotés par quartz, avec un excellent étage de réception . La partie émisson comprenait un driver de 10W avec au final un tube 6146W (avec chauffage du filament en 12V) suivi d’un ampli de 120 W avec un tube EIMAC à refroidissement par radiateur  (comme les PA à transistors d’aujourd’hui). Robert F5UL connaissait bien ce matériel qu’il avait rencontré au Canada lorsque il travaillait chez Motorola à Montréal, puis à Dallas, au début des années 1960.

1974. décision d’inclure le trafic HF dans le concept de la station 3AF. Un nouvel indicatif est alors attribué à Monaco-Radio HF 3AC.
1975. Création du centre émetteur HF sur le terre-plein de Fontvieille gagné sur la mer. Début de l’installation de l’émetteur de fabrication anglaise RACAL 1800 d’une puissance de 10 KW et d’un récepteur RACAL1728.



1976. Démarrage du trafic HF au milieu de l’année 1976 avec les RACAL. Le trafic a commencé en SSB suivi du SITOR (RTTY avec correction d’erreur). 
 RACAL 1800 : puissance HF de 10 kW, fréquences de 2 à 30 Mhz en accord automatique continu. RACAL 1728 : un excellent récepteur, également de 2 à 30 Mhz, secondé par 5 récepteurs  de la même marque canalisés sur les fréquences de veille. Antennes filaires sur le même site.
Les opérateurs ont eu extrêmement de mal à faire fonctionner le 1800 dans de bonnes conditions, et surtout à lui conserver une réelle fiabilité dans les conditions de service où il était utilisé. Lui faire parcourir toutes les bandes marines de 4 à 22 Mhz à longueur de journées n’était pas ce pourquoi il avait été conçu. Il n’y avait qu’un seul émetteur pour répondre sur 5 fréquences de veille et le double de fréquences de trafic, plus trois modes de trafic, CW SSB et SITOR (RTTY). Changer de fréquence sur une petite portion de bande ne posait aucun problème, les circuits d’accord n’avaient aucune difficulté à suivre, mais passer de 8 à 22 MHz puis à 12 MHz et revenir à 8 MHz, les servo-moteurs d’accord  n’étaient pas conçus pour suporter une telle cadence. La majorite des ennuis causés par le RACAL 1800 se sont  portés sur les circuits de télécommande et les servo-moteurs. Il n’y avait pas encore de microprocesseurs, donc tout était fait en circuits intégrés classiques. Il devait y avoir près de 250 ou 300 circuits intégrés, transistors divers, diodes et thyristors dans les circuits de contrôle. Avec les capacités d’accord sous vide, pas de problèmes mécaniques, mais c’était tout autre chose avec les énormes selfs à roulette difficiles à manipuler. Du côté tubes de l’étage amplificateur, un schéma classique comportant quatre  4CX350A et  une 4CX15000B, avec un circuit de sortie en Pi/L avec une plage d’adaptation très large. L’alimentation du RACAL était tout aussi traditionnelle et il n’y a jamais eu aucun problème durant toute  la vie du matériel, malgré les incidents d’accord à répétitions qui ont conduit 3A2BF à les remplacer par du matériel DRAKE.
1976. Mise en service d’une station de réception HF sur la terrasse du Musée Océanographique, à côté de la station VHF, avec également du matériel anglais RACAL. Dès le début, problèmes de télécommande entre le Musée et la station émettrice de Fontvieille.







1978. Décision d’'équiper Monaco Radio en matériel américain DRAKE avec une puissance HF de 4 KW. La compagnie DRAKE construisit tout spécialement pour Monaco Radio, selon un cahier des charges propre à la station, un ensemble de 6 racks émission. DRAKE utilisa les éléments de sa nouvelle ligne 7 utilisée par des services officiels, les ambassades et les radioamateurs fortunés, qu’elle modifia en conséquence. L’ensemble fut livré  sous forme de racks professionnels format 19 ‘’.  Chacun des éléments reçut une référence propre à cette commande spéciale. Les éléments de la ligne 7 seront utilisés par ailleurs dans des versions commerciales en rack 19’’ de couleur blanc crème dont Monaco Radio s’équipera aussi : récepteurs R-4245 et R-77, transceivers TR-4310, TR-77 et TR-4305 (canaux), tuners d’antenne - matching network en anglais – MN77, MN-4438 et MN-4439, amplificateurs linéaires L7/ER.

1979. Réception et mise en service progressive, sur le site d’émission de Fontvieille, de 6 émetteurs DRAKE en racks 19 ‘’ professionnels.







Les 6 racks DRAKE. De haut en bas, MN-4439 (MN-2700 renforcée), ampli L7/ER, MN 77, TR7/R, alimentation du TR7/R, l’alimentation du L7/ER n’est pas visible.

Amplificateur L7/ER

DRAKE L7E/R et son alimentation HT en service (Coll. privée)


Alimentation « HT POWER SUPPLY 1.5..3.0 Kv » (Coll. privée)


Installation simultanée et mise en service, au centre de réception du Musée, d'un double poste de travail avec 4 récepteurs DRAKE R7/R, ainsi que d'un ensemble émetteur-récepteur DRAKE de secours, autonome, du centre de Fontvieille et  utilisable sur place. 




Récepteurs DRAKE R7/R de Monaco Radio. Noter l’absence de prise micro en façade (Coll. F5UL).

DRAKE Récepteur R7/R en service (Coll. privée).


Les 6 armoires racks, une par bande marine (4, 6, 8, 12, 16 et  22 MHz), comprenaient chacune 5 sous-ensembles :  1 transceiver TR7/R équipé du Noise Blanker NB7 et des filtres, 1 MN77 (tuner, boite d’accord bas niveau), 1 amplificateur  linéaire L7/ER (3 KW), 1 MN-4439 (MN2700 renforcée, tuner, boite d’accord haut niveau), 1 alimentation  pour le TR7/R, 1 alimentation pour l'ampli L7/ER déportée.  Les amplis L7/ER étaient poussés à 4 KW input par le constructeur. Quelques essais de fiabilité démontrèrent qu'à 3 KW la durée de vie du matériel était normale.  Ils furent en service jusqu’en 1990.
A l’arrivée des DRAKE, fut conçu et réalisé par 3A2BF et F5UL l’ensemble de télécommande des six racks et par la même occasion celle des émetteurs VHF disséminés un peu partout dans la Principauté.





DRAKE Matching network  MN 77, la MN7 montée en rack 19 ‘’ (Cliché F5UL)

DRAKE MN 2700/R (Coll.privée)
1980. L’émetteur 10 KW RACAL 1800, situé en face des racks DRAKE, fut démonté en 1980 lorsque les DRAKE eurent pris du service. On conserva seulement la petite armoire pilote (exciter basse puissance) et le système de télécommande qui furent réutilisés plus tard dans l’ensemble CW et RTTY (TOR) télécommandé depuis la station du Musée.
  Les TR-4310 (ou TR-4305 sans VFO) ont servi dans la construction de l'ensemble RTTY/CW piloté par l'ensemble télécommandé RACAL après son démontage. Ces TR-4310 (4 bandes, 8, 12, 16 et 22 Mhz) ont fonctionné pendant 6 ans, jusqu'en 1989/1990, au moment de la mise en place des deux émetteurs 10 KW TELEDYNE (made in England). Un seul Drake TR-77 a été conservé et en service sur 4 Mhz avec un ampli 4 KW que 3A2BF et F5UL avaient construit avec deux 3CX 1500 en parallèle.







DRAKE, récepteur R-4245

DRAKE transceiver  TR-4310 (Coll.privée)



Ensemble émission-réception DRAKE, R77 récepteur, TR77 émetteur monté en cabinet R577
(Cliché. F5UL)


1981. Début du trafic en télégraphie CW (télégrammes et météo marine). La plupart des opérateurs venant soit de l’armée (Transmissions), soit de la marine marchande (radios de bord de 1ère classe -Robert F5UL- ou de 2ème classe -Gérard Labesse-), l’arrivée de ce nouveau mode de transmission ne bouleversa pas la vie de la station. Les autres opérateurs furent formés sur place par 3A2BF.
 Le trafic en CW débuta avec la mise en place de 4 nouveaux DRAKE TR-4310 (ou TR-4305 ?)  pilotés par quartz (canaux marine), utilisés  uniquement en émission, et d'un poste de travail autonome émission-réception, avec deux récepteurs, au centre de réception du Musée. Tout le système de télécommande fut réalisé sur place par 3A2BF et F5UL qui avaient déjà une grosse expérience dans ce domaine. On réutilisa le système de télécommande RACAL, ce qui permit de démontrer que tous les problèmes antérieurs de fiabilité de la télécommande des RACAL provenaient uniquement de la présence de champs HF trop intenses (10 KW) à proximité.
Les TR-4310 furent modifiés afin d'être pilotés par l'étage bas niveau RACAL (exciter de récupération), après détection de la bande utilisée, suivi d'un étage de puissance (~10 W) pour attaquer chaque émetteur en fonction de la bande de trafic.
 « Au début, nous avions comme manipulateur  une grosse pioche de la marine anglaise fournie par RACAL. Jean, 3A2BF, nous a prêté son keyer Vibroplex, et moi j’ai apporté mon keyer électronique et mon manipulateur allemand  Junker. C’était donc au choix de l’opérateur !» (F5UL).
Le trafic CW dura jusqu’à l’installation des TELEDYNE vers 1989, quand le centre d’émission de Fontvieille fut détruit pour la construction de l’héliport et reconstruit un peu plus loin sur le terre-plein de Fontvieille en site souterrain.
Le trafic SITOR fut également poursuivi jusqu en 1989. Les essais avec les TELEDYNE furent décevants, ce matériel excellent en SSB se révélant peu approprié pour les modes  CW et RTTY.

1982. Re-cablage d'une armoire SITOR au centre de réception du Musée et création d'un poste opérateur télégraphie-SITOR.

1984. Mise en test par F5UL, très intéressé par l’informatique, d'un ensemble de gestion informatique (avec son PC personnel) d'un programme de gestion le plus complet possible du trafic HF, pour commencer. Les tests donnèrent de très bons résultats pendant quatre mois, puis le système fut abandonné « sans autre raison que la hiérarchie [G.L.] ne comprenait rien à cette expérience et n'en voyait pas l'utilité ! » (F5UL) 
1987 Migration du site réception HF et du centre VHF du Musée Océanographique vers le site de l’avenue Saint-Martin, à côté du Musée, et de la Maison d’Arrêt de Monaco-Ville, non loin du Fort Antoine. Monaco Radio – NAYA s’y trouve encore de nos jours. La veille en 3 fois  x 8 heures est abandonnée à ce moment là.








Siège de Monaco Radio – NAYA, avenue Saint-Martin 
(Cliché C. Passet)




Poste de travail des émetteurs TELEDYNE de la nouvelle station avenue Saint-Martin. Au premier plan, Henri Goretta F6EYX au poste HF, au second plan Henri Bauvais au poste VHF ( double), ancien poste de travail DRAKE (les deux Drake R7 en face d'Henri Bauvais) en attendant la finition du cablage de la station réception (Coll. F6EYX).

« Lors de la réinstallation de la station VHF dans le nouveau site, les ennuis ont commencé. Le matériel MOTOROLA avait été remplacé par du matériel suédois qui a refusé de fonctionner en contrôle par ordinateur, ce qui a nécessité la reconstruction des postes de travail VHF « à l’ancienne mode » qui fonctionnait très bien au Musée : recablage intégral du contrôle des 5 émetteurs-récepteurs VHF, plus celui dédié à la météo.  Ensuite ces postes VHF ont été disséminés un peu partout dans Monaco (deux près de l'entrée du Jardin Exotique, un autre dans le Jardin même, un autre à Fontvieille. Ces émetteurs suédois n’étant pas très performants pour du service continu, ils ont été remplacés par deux YAESU FT-210 ou FT-240 débridés (appareils du commerce destinés aux radioamateurs) et par un amplificateur 160 MHz large bande, construit dans l’atelier de Monaco Radio, comportant au final un tube  4CX350A en mode linéaire, piloté par les deux YAESU fonctionnant souvent simultanément sans interférence, en mode linéaire (classe AB1). « Ils étaient toujours en service en 1993 » (F5UL) !
Le trafic de Saint-Lys Radio étant en baisse, Monaco Radio resta parmi les dernières stations côtières « manuelles » en activité. Les responsables et techniciens réfléchirent sur l’utilité éventuelle de la reconstruction d’un centre émetteur avec deux émetteurs de 10 kW, plus un ou deux DRAKE poussés à 5 KW avec un nouvel amplificateur linéaire en remplacement des L7/ER.
1989. Migration du centre émetteur « ancien » sur la digue de Fontvieille, vers le « nouveau centre émetteur de Fontvieille » à une centaine de mètres plus loin, construit en souterrain. Mise en service de deux émetteurs TELEDYNE de 10 KW HF.





Les deux émetteurs TELEDYNE de 10 kW, à Fontvieille (Coll. F5UL).


Trois pylones de 25 mètres de haut furent installés, dont un portant une antenne directive log-périodique.



Log périodique de la station de Fontvieille

Entre chaque pylone furent tendus trois dipoles très large bande (antennes cages), chacun couvrant deux bandes marines (4 & 6 puis 8 & 12 puis enfin 16 &22 Mhz). Il s’agissait de dipoles de forme cylindrique, d’environ 2 mètres de diamètre, constitués de dizaines de fils parallèles autour d’écarteurs circulaires. Une configuration classique très utilisée autrefois sur les navires et nécessitant peu d’éléments pour constituer une antenne large bande.
Au centre de réception du Musée, création d'un nouveau poste opérateur avec télécommande par microprocesseurs. Des interférences identiques à celle constatées antérieurement sur le matériel RACAL furent relevées et corrigées (l'expérience aidant !) et fin 1989 début 1990, l'ensemble fut mis en service.
« L’antenne directive log-périodique, pilotée par un des deux TELEDYNE, fut très peu utilisée car la commutation antenne directive/antenne filaire avait des problèmes de télécommande, entraînant des résultats aléatoires. La télécommande de ces matériels a toujours donné des résultats médiocres, tant avec l’émetteur RACAL qu’avec le TELEDYNE. La télécommande était faite par ligne téléphonique filaire avec des modems classiques, identiques à ceux que nous utilisions alors sur nos ordinateurs. Ce procédé était en soi parfait, mais les champs HF importants générés par les émetteurs et la proximité du système d’antennes à moins de 20/25 m de l’arrivée des lignes téléphoniques rendaient le fonctionnement de la télécommande instable (décrochage des relais, erreur de décodage, etc). La garantie constructeur des TELEDYNE étant en jeu, rien ne put être modifié dans ce système » (F5UL).
Par contre, au vu des résultats obtenus avec le RACAL, il fut décidé de modifier le système de télécommande des autres matériels par une télécommande à multi tonalités, plus fiable (une tonalité par fonction), insensible aux champs HF ou VHF. Le décodage des tonalités était très simple, la génération un peu plus complexe. Pendant 15 ans, les Drake et les divers postes VHF ont fonctionné sans problème, à part quelques incidents proprement dits "de ligne"!

1990. Les différents changements apportés à la station HF furent répercutés sur la partie VHF, avec émetteurs déportés (Jardin Exotique, bâtiment du radio-téléphone local, en face du Jardin), avec construction d'un ensemble de télécommande. Construction d'un émetteur multi canaux VHF avec un amplificateur linéaire de 350 W, piloté par deux puis par trois émetteurs-récepteurs VHF (ICOM C-240),  de façon à avoir plusieurs fréquences VHF sur une seule armoire et surtout une seule antenne. C'était expérimental, mais ça fonctionnait !


Pour les années postérieures à 1990, je suis en train de rassembler dossiers techniques, documentation iconographique et video. Pour l'instant le dossier n'est pas encore assez étoffé pour être publié.

 (à suivre)
Remerciements à Robert F5UL et Henri F6EYX


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